LES PSYCHOMOTRICIENS DIPLÔMÉS DANS L’ILLÉGALITÉ ? UN NON-SENS !

Les Hautes Ecoles ont pris connaissance de l’avis du Conseil National des Professions Paramédicales et de la décision de la Ministre de la Santé fédérale, Maggy De Block, de ne pas reconnaitre la formation de bachelier en psychomotricité, les excluant de facto des débouchés dans le secteur de la santé et les cantonnant au secteur pédagogique.

Ce bachelier est organisé depuis 2012, au sein de la catégorie paramédicale. Les premiers étudiants ont été diplômés l’année dernière.

Au pays du surréalisme rien ne devrait plus nous étonner mais par cette décision, la Belgique devient donc le seul pays au monde où il n’y a que les psychomotriciens diplômés qui ne peuvent pas exercer la psychomotricité !

Nous sommes SCANDALISES car :

  • Le métier a pris sa place à part entière dans secteur de la santé et la santé mentale. Pour preuve, une vingtaine de nos diplômés y ont trouvé un emploi avant même la (non) reconnaissance officielle. Leurs soins sont déjà remboursés par certaines mutualités. Le métier de psychomotricien répond en effet à une conception contemporaine des soins de santé, plus holistique (point de vue qui consiste à considérer les phénomènes comme des totalités). Sa singularité réside notamment dans le fait que le patient et le thérapeute sont tous deux impliqués corporellement et psychologiquement dans les soins. En conséquence, le patient est au centre du processus de guérison et devient acteur de son mieux-être et acquiert plus rapidement une autonomie qui lui permet de se passer plus rapidement des soins d’un thérapeute (ce qui est aussi bon pour le portefeuille de la sécurité sociale).
  • La Fédération Wallonie-Bruxelles, en accord avec les autres formateurs du secteur (kinésithérapeutes, ergothérapeutes,…) a reconnu et financé depuis 2012 une formation de bachelier en psychomotricité dans la catégorie paramédicale, au sein d’institutions formant déjà infirmières, kinésithérapeutes et ergothérapeutes. Cette habilitation était elle-même l’aboutissement d’un processus puisque le premier dossier pour créer cette formation avait été introduit en 1999. Il ne s’agit donc pas d’une lubie de quelques illuminés ou d’un effet de mode passager !
  • Le débat au sein du Conseil National des Professions Paramédicales a pris une orientation de défense des métiers existants plutôt qu’une vision plus moderne reconnaissant un nouvel acteur de la santé.
  • Il nous est difficile de ne pas y voir une posture communautaire dans la mesure où seules les Hautes Ecoles et Instituts de Promotion sociale francophones ont eu l’audace d’organiser cette formation, par ailleurs déjà reconnu dans plusieurs pays européens majoritairement francophones.

Au-delà de notre déception pour les patients, pour les étudiants et diplômés mais aussi pour tous ceux qui travaillent à la construction de cette formation depuis 20 ans pour la reconnaissance de la psychomotricité comme une profession à part entière, nous voulons croire que le Ministre wallon de la Santé et le Ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles feront preuve de détermination, contesteront officiellement cette décision de la Ministre fédérale et relanceront le débat sur des bases saines.

Le bureau exécutif de la chambre des Hautes Ecoles et de la Promotion sociale de l’ARES, réuni en ce 22 juin, a mis ce point à l’ordre du jour afin de répondre concrètement et de manière concertée aux questions légitimes des candidats, étudiants, diplômés et enseignants du bachelier en psychomotricité.

Un dossier à suivre !