MOTION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE HELMO : PROJET DE LOI PERMETTANT DES VISITES DOMICILIAIRES
Le projet de loi “modifiant la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers afin de garantir l’exécution des mesures d’éloignement ” a suscité ces dernières semaines de nombreuses réactions négatives et inquiètes, émanant notamment de simples citoyens, d’artistes, des ordres des Barreaux, des juges d’instruction, de l’association syndicale de la magistrature, du CNCD, de la Ligue des droits de l’homme, du monde académique, de certains conseils communaux… La Haute Ecole HELMo s’alarme également de ce projet de loi.
En permettant des visites domiciliaires au lieu de résidence de migrants en situation de séjour illégal, en vue de leur arrestation et de leur expulsion, le projet de loi porte une atteinte totalement disproportionnée à des droits fondamentaux de la personne humaine, garantis par des textes internationaux et la Constitution belge.
Ce projet de loi manque au surplus de la plus élémentaire humanité à l’égard de personnes migrantes, mais aussi à l’égard des personnes qui les hébergent. Ce projet de loi est un nouveau signe de l’affaiblissement de nos valeurs démocratiques.
La politique migratoire du Gouvernement fédéral doit garantir un meilleur accueil des personnes migrantes. Dans le cas où, toutes les procédures d’asile ont échoué, une mesure d’expulsion plus respectueuse de la personne humaine et de sa dignité est un acte élémentaire de toutes formes d’humanisme.
La Haute Ecole HELMo a notamment pour objectif d’accompagner les étudiants dans leur rôle de citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, pluraliste et solidaire. En tant qu’acteur de notre société, HELMo, dont les valeurs principales sont l’humanisme et la citoyenneté, ne peut rester muette face aux dérives politiques actuelles.
Dès lors le Conseil d’Administration invite l’AEH (l’Association des Etudiants de HELMo), le conseil du personnel et le collège de direction à mettre en place tous les moyens nécessaires pour informer et débattre, sur ce sujet, tant sur le plan des valeurs que du droit.
Le CA demande également au Pôle Académique Liège-Luxembourg de prendre part au débat et d’interpeller les autorités Gouvernementales fédérales.
Pour le CA
Alexandre Lodez
Directeur-Président