NOTRE DYNAMISME EST UN TALENT POUR NOTRE RÉGION
Mesdames,
Messieurs,
Il me revient l’honneur de clôturer cette rentrée académique. Des orateurs précédents, je retiens les idées suivantes :
1. L’Europe est un continent perdu qui peut se redresser s’il augmente le degré de qualification de ses travailleurs ;
2. HELMo est un acteur important car il forme les futurs maîtres d’école ;
3. Exercer le métier d’enseignant, c’est complexe et en perpétuel changement ;
4. L’enseignement supérieur de la CF est performant et peu coûteux ;
5. L’ARES c’est une machine lourde mais en progrès car on commence à se parler ;
6. L’innovation est un moteur de progrès ;
7. L’associatif ne peut vivre sans l’argent de la sphère publique et la structure publique ne peut vivre sans l’argent des privés ;
8. Le jeune est pragmatique car il préfère des gestes à des paroles ;
9. C’est important de gérer nos énergies, nos incertitudes et nos utopies
10. HELMo prendra l’argent du refinancement proposé par la CF.
Dans un second temps, j’ai, permettez-moi, jeté un coup d’œil dans le rétroviseur de ces dernières semaines pour retenir de cette actualité de rentrée 7 remarques :
1. Les secondes sessions ont donné lieu à un débat sur le report de note des parties d’unité d’enseignement d’une session à l’autre et d’une année à l’autre. Notre Règlement des Etudes et des Examens est maintenant clair sur le sujet, c’est maintenant possible à HELMo
2. L’étudiant entrepreneur est maintenant un statut reconnu à HELMo démontrant en cela notre volonté d’être actif dans le champ concret de la création et de l’innovation.
3. La question des stages dans nos formations professionnalisantes est revenue en force. Le manque de lieux de stage est criant dans le paramédical essentiellement dans les SI, mais c’est aussi une question cruciale dans d’autres formations par exemple pour le social, les éducateurs, les pédagogues. Il ne s’agit évidemment pas que d’une question quantitative, mais avant tout qualitative tant au niveau de l’endroit de stage que de la capacité à encadrer les stagiaires. Demain nous nous réjouissons de collaborer à la formation en alternance en mécatronique en espérant que le monde des entreprises sera présent au rendez-vous.
4. Trop de confusions entre universités et Hautes Écoles, surtout dans le domaine des co-diplomations, c’est un risque de diminuer l’attrait des universités (Selon Vincent Blondel UCL). L’université aurait-elle peur de perdre son âme en côtoyant les HE, j’ai cru rêver en lisant cela. Notre ADN est clair, nos spécialités sont connues, nous avons un enseignement résolument tourné vers le concret, vers la pratique. Nous mettons nos étudiants dans des situations proches des contraintes du terrain. Nous avons de nombreux partenariats avec des organisations sociales et publiques, mais aussi des entreprises d’économie sociale et privée. Nous choisissons aussi de privilégier une approche réflexive de notre pratique du métier afin de garder la distance nécessaire entre le lieu de formation et les milieux professionnels.
5. Le fil rouge de notre réflexion c’est l’étudiant. Voilà la réflexion majeure d’Albert Corhay. C’est ce fil rouge qui a historiquement créé le lien entre Université et HE. Au travers du mécanisme des passerelles, de véritables ponts s’établissent entre institutions… L’avenir va-t-il nous conduire vers plus de rapprochement entre HE et Université ou au contraire va-t-il renforcer nos spécificités, signe aussi d’une approche complémentaire – coopérative plus que concurrente.
6. Suis-je original en vous disant que trop peu de financement nuira à la qualité de l’encadrement et ne contribuera pas à favoriser la réussite des étudiants. De 2010 à 2015, la population de HELMo a augmenté de 20 %, mais son financement n’a suivi qu’à concurrence de 15 %.
Quand la CF manque de moyens ne doit-elle pas se poser des questions, comme elle ne le fait pas, permettez-moi de laisser aller mon imagination :
a. Puis-je encore accepter tout le monde ?
b. Est-il possible de maintenir un système ou chaque ES peut suivre, sans balise, n’importe quel cursus ?
c. Ne dois-je pas diminuer le nombre de cours en présentiel ?
d. Comment financer la construction de nouveaux bâtiments ?
e. Comment financer les équipements ?
Nos politiques savent que les opérateurs de terrain que nous sommes n’ont pas la main sur ces questions pourtant cruciale pour relever le défi d’un enseignement supérieur de qualité… Le défi n’est pas d’être performant, c’est de le rester…
7. HELMo a toujours voulu être un partenaire loyal, agissant en adulte face aux diverses situations rencontrées. Nous avons rassemblé en 2008 deux HE Liégeoises sous le même pavillon, nous avons été précurseurs en co-diplômant en interréseaux. Nous sommes des acteurs dynamiques au sein du PA Liège/Luxembourg. Nous prônons la formation en alternance au niveau des bacheliers depuis 10 ans. Nous voulons contribuer au développement d’un pôle technique avec HENALLUX dans les quatre ans. Nous avons créé les conditions pour asseoir le développement de nos FC et nous serons porteurs de la structure collective de formation continuée qui se mettra en place à Liège. Notre centre de recherche a pris une nouvelle naissance, a défini de nouveaux objectifs résolument tournés vers toutes les catégories de formation… Bref, la valeur travail, la créativité sont résolument présentes à HELMo. Ce dynamisme ne peut s’essouffler, ce dynamisme c’est un talent pour notre région. C’est un moyen réel pour nos jeunes de construire leur devenir et de devenir à leur tour des adultes responsables.
Notre souhait est d’être entendus au sein du Gouvernement de la CF et de nos régions afin qu’un financement digne de ce nom soit accordé aux HE et aux Universités.
Merci de votre attention et bonne rentrée académique à tous et toutes.
Alexandre Lodez